L’abeille est présente depuis près de 80 millions d’années sur terre : des fossiles à l’aspect identique aux abeilles actuelles ont été mis au jour. Cette longévité est le résultat de l’adaptabilité exceptionnelle de cette espèce : le comportement de l’abeille est régi par des facteurs innés, et par son adaptabilité aux conditions d’environnement.
Pratique de l’apiculture
Les tâches de l’apiculteur ne se limitent pas à la récolte du miel. En effet, la surveillance et l’entretien des ruches doit être une préoccupation de tous les jours, ou presque. Si un rucher est mal entretenu ou que les abeilles s’y sentent mal, elles essaimeront pour chercher un endroit plus propice à leur confort. Les tâches de l’apiculteur sont variées et durent toute l’année.
Les espèces domestiquées sont principalement Apis mellifera et Apis cerana. Une colonie domestique vit donc sous la protection de l’Homme, tandis qu’une colonie sauvage (on parle d’essaim même en-dehors de la période d’essaimage) vit par ses propres moyens.
La conduite d’une colonie consiste principalement à veiller à l’état de la démographie des ruches afin d’optimiser la production et d’assurer la survie des colonies. Cela passe par la protection générale contre le climat et les intrusions, par le nourrissage et les traitements antiparasitaires.
La proximité entre l’apiculteur et la nature est indéniable. Attentif à l’écosystème entourant ses ruchers, la botanique et l’entomologie font souvent partie de ses champs d’intérêts.
On dit que l’abeille est la sentinelle de l’environnement. Elle témoigne en tout cas de son état auprès des apiculteurs. En Europe, certains produits phytosanitaires ont été interdits à la suite de leurs interventions.
Apiculture pastorale ou transhumante
Le rayon d’action des abeilles se limite à trois kilomètres, ce qui peut limiter la production d’un rucher quand la végétation ou la floraison sont limitées.
L’apiculture pastorale est une apiculture qui consiste à déplacer les ruches de site en site, au gré des saisons et des floraisons. L’apiculteur essaie de suivre ces variations en commençant par les plaines et vallées bien exposées d’avril à juin, en rejoignant les floraisons plus tardives de montagne en juillet et août, pour finir par les récoltes de miellats de sapin, avant un retour en plaine pour l’hivernage.
Le déplacement d’une ruche est possible à-condition que la durée du voyage n’excède pas quelques jours, car les abeilles vivent sur leurs réserves lorsqu’elles sont confinées dans leur ruche. Pendant cette manœuvre, il faut enfermer les abeilles dans leur ruche afin qu’elles n’attaquent et ne fuient pas. La fermeture de la ruche se pratique normalement à la tombée de la nuit, lorsque les abeilles se trouvent toutes à l’intérieur.
Sécurité du rucher et des ruches
Les ruches, type Dadant, Voirnot , Warré , Langstroth, Kényane doivent être situées de manière avantageuse pour les abeilles.
L’accès à l’eau et à la nourriture sont vitaux. Un abreuvoir ou une mare peut subvenir aux besoins en eau de la colonie. Quant à la végétation, il conviendra de s’éloigner au possible des agricultures les moins propres (pesticides, organismes génétiquement modifiés, monocultures…).
Une ruche ne devrait pas être posée face à un obstacle (arbre ou bâtiment qui gênerait l’envol des abeilles), ou directement sur le sol (à cause de la végétation et des insectes invasifs). Les solutions consistent à placer une ruche suffisamment en hauteur, à couper régulièrement l’herbe susceptible de pousser devant l’entrée, et de placer les pieds de la ruche dans des bassines remplies d’eau (afin que les insectes rampants aient de la difficulté à y accéder).
Sécurité de l'apiculteur
Une piqûre d’abeille n’est normalement pas dangereuse (à-part allergies), mais une attaque massive peut être mortelle. Le risque de piqûre nécessite le port de vêtements protecteurs. Les abeilles de genre apis attaquent préférentiellement la tête et les parties sombres qui, pour elles, représentent des orifices, comme les yeux, les cheveux et les oreilles.
Pendant son travail, l’apiculteur utilise une combinaison de protection pour éviter les attaques d’abeilles. Au minimum, la tenue comporte une coiffe grillagée qui entoure la tête et la protège, mais certains apiculteurs utilisent des vareuses (qui protègent le haut du corps) ou des combinaisons intégrales. Le port de gants de protection est fréquent, mais complique les manipulations. La combinaison d’apiculteur a généralement une couleur claire (blanc, beige…).
Apiculture urbaine
L’apiculture urbaine est une forme d’apiculture apparue dans les années 2000. Cette technique présente l’avantage pédagogique de faciliter l’accès des étudiants aux ruchers (visites, observations, apprentissage). Il semblerait que les abeilles soient capables de s’adapter au milieu urbain sans rencontrer de grandes difficultés, mais l’accès à la nature (extérieur de la ville) reste une nécessité absolue, et il faut tenir compte du rayon d’action limité des abeilles (environ 3 kilomètres). Il y a donc moyen de pratiquer une apiculture sociale et ludique, mais la production de masse ne reste possible et entièrement favorisée que dans la pleine nature.
Pathologies
Les abeilles sont sensibles aux bactéries, aux virus et aux parasites. Les apiculteurs ont subi, et parfois provoqué par introduction imprudente d’abeilles parasitées, de lourdes
Comment les maladies des abeilles se transmettent elles et se propagent-elles ?
Les déplacements d’abeilles et de matériel, les mouvements de fournitures et le transport d’abeilles partout dans le monde sont à l’origine de la propagation de la plupart des maladies des abeilles, loque américaine, loque européenne, varroas, nosémose.
Enfumage
L’enfumage est une technique utilisée pour calmer les abeilles lorsqu’on ouvre la ruche. La fumée a pour effet de masquer les phéromones émises par les ouvrières donc de calmer la colonie, qui se réfugie dans le corps de la ruche (partie inférieure). Après le départ de l’apiculteur, les abeilles ventilent énergiquement la ruche pour purifier leur air, et recouvrent une activité normale dans la demie heure.
Avant toute intervention apicole, vérifier la disponibilité et l’état de vos équipements.
Problématiques
Les abeilles domestiques produisent à plus fort rendement que les abeilles sauvages, mais leur domestication implique pour les apiculteurs de prendre en charge la plupart des problèmes qu’elles peuvent rencontrer.
Évolution d'une colonie
Une colonie d’abeilles se compose d’une reine unique (femelle), de nombreuses ouvrières (femelles), d’un harem de faux-bourdons (mâles), et de couvain (œufs, larves, et nymphes). Une seule colonie occupe une seule ruche.
Pour survivre et se reproduire, une colonie d’abeilles a besoin de ressources, qui lui proviennent essentiellement de la flore environnante. Les ouvrières s’emploient toute leur vie à récolter ces matières-premières (nectar de fleurs, pollen, propolis…) en vue de fournir à la ruche les matériaux qui lui sont nécessaires, et de produire de la nourriture. La qualité imputrescible du miel qu’elles produisent leur permet de le stocker sans pertes en vue des périodes moins propices (hiver dans l’hémisphère nord, saison sèche en Afrique).
Dangers environnementaux pour une ruche
La ruche, naturelle ou sauvage (on parle alors de nid), est une structure solide destinés à protéger les abeilles contre les facteurs environnementaux défavorables.
En tant qu’insectes, les abeilles sont directement vulnérables à l’eau et au froid, mais aussi au vent (qui évacue la chaleur, et disperse les abeilles) et à la lumière directe du soleil (la reine craint la lumière).
Plus récemment dans l’histoire de l’apiculture, l’introduction de produits chimiques (engrais, pesticides…), d’organismes génétiquement modifiée, et la mise en place de vastes monocultures ont pu poser problème à l’apiculture, notamment en affaiblissant les abeilles ou leur milieu naturel.
Dangers de la prédation pour une ruche
Beaucoup de prédateurs, comme par exemple le frelon asiatique, espèce invasive ou européen ,espèce locale, sont susceptibles d’attaquer les abeilles dans le voisinage de la ruche. Une espèce invasive devient un agent de perturbation nuisible à la biodiversité autochtone, elle est susceptible de créer un déséquilibre écologique et d’influer sur le développement des autres espèces.
Produits de l'apiculture
Une ruche produit diverses matières dont les vertus sont multiples. La plus connue est le miel,mais aussi le miellat et d’autres, comme la gelée royale, aux vertus anti-cancérigènes, la cire qui était utilisée pour faire des chandelles et pour l’entretien des meubles en bois, la propolis, aseptisant et antibiotique, et le pollen, comestible et riche en protéines.
Différentes races d’abeilles sont utilisées pour optimiser les récoltes en miel, propolis ou pollen. Certaines techniques permettent de forcer les abeilles à la récolte de la propolis.
Apithérapie
L’apithérapie est un autre débouché pour les apiculteurs. Beaucoup utilisé autrefois dans les préparations médicinales traditionnelles, le miel est tombé en désuétude avec la médecine récente.
L’apithérapie est remise au goût du jour dans le cadre des médecines alternatives. En outre, le venin d’abeille (apipuncture), le pollen et la gelée royale sont des produits dont les propriétés ont été découvertes récemment. Elles n’ont pu l’être qu’avec la mise au point de techniques de récolte.
Produits dérivés
Les produits issus d’une ruche peuvent être consommée directement, mais aussi préparés , voir les recettes associés.
La pâtisserie et la confiserie font fréquemment usage du miel, pour son goût, ses qualités, et sa réputation.
Le miel intervient aussi dans la production d’hydromel, boisson faiblement alcoolisée appréciée des amateurs.
L’industrie pharmaceutique, enfin, s’intéresse aux produits de l’apiculture pour produire des remèdes plus efficaces contre les pathologies qu’elle entend combattre.
Chiffres
En France métropolitaine, le recensement agricole de 2010 a dénombré 12 000 apiculteurs dont l’activité s’exerce dans une exploitation agricole ou possédant au moins dix ruches. La profession compterait 800.000 ruches et 14.800 tonnes de miel par an, pour environ 2000 professionnels, certains exploitant plus de 200 ruches. Cela représente 2,6% des apiculteurs et près de 50 % des ruches en France. Les petits apiculteurs possédant moins de dix ruches étaient plus de 53 000 en 2005.
Autre source
Agriculture.gouv.fr