L’abeille

L'abeille : une espèce en danger

Il existe plusieurs types d’abeilles qui peuvent être classées selon leur mode de vie : les abeilles domestiques, sauvages, solitaires ou bien sociales… Elles sont nettement distinctes des guêpes, par leur morphologie et leur comportement.

Toutes les abeilles sont des insectes hyménoptères, végétariens et butineurs. Elles volent de fleur en fleur à la recherche de nourriture. L’abeille récolte ainsi dans la nature nectar, propolis, miellat et pollen. En butinant l’abeille assure également la pollinisation, c’est-à-dire le transport du pollen permettant la reproduction des plantes.

Les races d’abeilles à miel appartiennent majoritairement au genre Apis, de la sous-famille des Apinés, mais c’est Apis mellifera et, dans une moindre mesure, son homologue asiatique Apis cerana, l’espèce qui se prête le mieux à l’apiculture.

L’apiculture est la discipline liée à l’élevage des abeilles domestiques, l’éleveur étant un apiculteur. Les abeilles d’élevage vivent dans une ruche, une structure artificielle destinée à abriter une colonie d’abeilles sociales butineuses.

Recul des populations d'abeilles

On constate dans l’Hémisphère nord une baisse de la population des insectes pollinisateurs et en particulier des abeilles. Un des symptômes de ce phénomène est le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles, qui connaît une recrudescence au début du XXIe siècle.

De multiples causes semblent être à l’origine de cette baisse de la population : parasites, champignons, prédateurs, monoculture intensive, alimentation trop peu diversifiée ou de mauvaise qualité, réchauffement climatique… Les produits phytosanitaires agricoles, les cultures d’OGM et la pollution électromagnétique sont également cités mais leur implication est de moins en moins controversée avec un consensus scientifique croissant sur le rôle des insecticides et non concluant pour les ondes électromagnétiques autres que la lumière.

En tant qu’animal bioindicateur, cette situation inquiète non seulement les apiculteurs, mais aussi de nombreux écologues, économistes et experts en raison de l’importance économique et écologique de l’abeille.

En février 2010, l’Union européenne met en place le programme STEP afin de préciser les causes et les impacts de ce déclin et d’en assurer le suivi.

Néonicotinoïdes, un vrai perturbateur !

Les impacts de l’usage croissant de certains pesticides et insecticides écotoxiques sont également suspectés depuis la fin des années 1990 d’avoir un lien avec le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles. Ce lien a été confirmé par deux études faite en milieu naturel (« conditions réalistes »), publiées par la revue Science en mars 2012, confirmant des impacts négatifs des néonicotinoïdes sur deux pollinisateurs essentiels, l’abeille domestique et le bourdon commun ;

Présents par diffusion dans le nectar et le pollen des fleurs de cultures industrielles telles que le maïs et le colza, ils affectent le système nerveux des insectes. Il ne s’agirait pas de la seule cause du syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles, mais il y participe et accélère la régression de ces pollinisateurs.

Une étude française conduite par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) avec le réseau des instituts des filières agricoles et végétales (ACTA), s’est basé sur le radio suivi d’abeilles par micropuces (système RFID) identifiant 653 abeilles mellifères, et un comptage électronique des entrées/sorties de ruche.

Comme certains apiculteurs l’avaient pressenti ou observé, au moins l’un des néonicotinoïdes les plus utilisés perturbe l’orientation des abeilles ; le thiaméthoxame (matière active de produits commerciaux tels que le Cruiser, Flagship, Illium, Axoris). 10 % à 31 % des abeilles ayant ingéré cette molécule, même à de très faibles doses, se sont montrées incapables de rejoindre leur ruche. Or, la perte de repères est l’un des éléments du syndrome d’effondrement des colonies. Hors de la ruche, ces abeilles meurent trois fois plus que le taux normal.

Le varroa

Le varroa est un vrai fléau pour les abeilles, c’est le premier problème sanitaire de l’apiculture dans le monde. Cet acarien se multiplie dans la colonie en se nourrissant des corps gras des abeilles adultes. Lorsque le nombre de varroas devient trop important par rapport à la population d’abeilles et de couvain, la varroose proprement dite apparaît. Cette maladie conduit à la mort la colonie d’abeilles.

L’enjeu économique est fort pour maintenir des ruches en capacité de produire.

Le frelon asiatique

Le frelon asiatique est une espèce invasive venue d’Asie du Sud-Est qui attaque les abeilles dans le voisinage de la ruche. Une espèce invasive devient un agent de perturbation nuisible à la biodiversité autochtone, elle est susceptible de créer un déséquilibre écologique et d’influer sur le développement des autres espèces.

Le frelon asiatique (Vespa velutina) est, comme tous les frelons, une grosse guêpe (hyménoptère), qui a été importé en France par transport de marchandise et occupe aujourd’hui la quasi-totalité des départements français.
Il est source de difficultés du fait de sa présence dans les zones urbanisées, mais également d’un point de vue environnemental, par la prédation qu’il exerce sur certaines espèces et notamment l’abeille domestique.

Très souvent confondu avec le frelon européen, certains critères permettent néanmoins de facilement l’identifier. Il est un prédateur redoutable pour nos abeilles.

Les Maladies

Tous les êtres vivants peuvent, à un moment ou à un autre de leur vie, être victimes de maladies diverses et nombreuses. Certaines sont plus ou moins virulentes, voire mortelles. L’abeille ne fait pas l’exception. Dans le cas de cet insecte, la menace peut venir de virus, parasites, champignons, etc.

Dans le Code sanitaire pour les animaux terrestres de l’OMSA six maladies sont inscrites dans la catégorie des maladies des abeilles :

– Acarapisose des abeilles mellifères.
– Loque américaine des abeilles mellifères.
– Loque européenne des abeilles mellifère.
– Infestation par le petit coléoptère des ruches (Aethina tumida).
– Infestation des abeilles mellifères par l’acarien Tropilaelaps.
– Varroose des abeilles mellifères.

Les déplacements d’abeilles et de matériel, les mouvements de fournitures et le transport d’abeilles (reines, œufs, etc.) partout dans le monde sont à l’origine de la propagation de la plupart des maladies des abeilles vers toutes les régions où est pratiquée l’apiculture.