Aurore Avarguès-Weber, jeune chercheuse au CNRS-Université Toulouse III, a reçu deux prix L’Oréal-Unesco pour ses travaux sur l’abeille.
C’est par un chanceux hasard au cours d’un stage à Toulouse qu’elle s’est orientée sur la cognition animale et découvre le monde des abeilles.
De ce jour une passion est née pour ce petit insecte. Ses travaux ont démontré la grande capacité du cerveau de l’abeille malgré sa petite taille de 1mm3. Les abeilles sont douées de réflexion, d’une grande capacité d’abstraction, elles savent aussi compter et reconnaître un visage. Elles sont dotées d’une bonne vision et d’une grande mémoire.
Placées devant un labyrinthe, elles sont capables après un rapide apprentissage d’ identifier les signes et choisir la sortie menant à une récompense de sucre.
Ces tests ont permis de montrer que les abeilles ont appris à reconnaître l’image qui délivre la récompense et qu’elles sont capables de percevoir et d’utiliser aussi bien les formes globales que les détails. De ce fait elles ont la faculté d’ être confrontées à un choix problématique (information correcte et information incorrecte). Elles choisissent l’information correcte, la font évoluer suivant l’expérience individuelle et s’adaptent à chaque situation de leur environnement.
Ces recherches montrent que même avec un si petit cerveau, l’abeille fait preuve une grande souplesse de comportements et d’aptitudes à l’abstraction proche de celle des primates même sans cortex préfrontal. Cela pose la question de la relation entre la taille du cerveau et l’intelligence et ouvre d’intéressantes perspectives pour la compréhension des mécanismes cérébraux de ces formes d’intelligence. Voilà des pistes pour la compréhension de notre propre cerveau ainsi que pour le développement de l’intelligence artificielle.
pour plus d’information : http://www2.cnrs.fr/presse/communique/3833.htm?theme1=7